Likoutei Amarim Chapitre 8 _______________
פרק ח
ועוד זאת במאכלות אסורות שלכך נקראים בשם איסור
Il est un [aspect] supplémentaire concernant les aliments interdits, pour lequel ils sont désignés comme issour (« détenus » et « attachés ») :
מפני שאף מי שאכל מאכל איסור בלא הודע לשם שמים לעבוד ה’ בכח אכילה ההיא
même s’il (un juif) a consommé un aliment interdit sans le savoir, et a fait cela pour D.ieu, c’est-à-dire pour servir D.ieu avec l’énergie que cet aliment lui fournit,
Si l’aliment avait été permis, le fait même de le consommer avec pareille intention aurait suffit à extraire le bien du mal de la vitalité contenue dans cet aliment. Mais, dans le cas ici exposé, c’est un aliment interdit qui a été consommé à une fin divine.
וגם פעל ועשה כן וקרא והתפלל בכח אכילה ההיא
et plus encore, même s’il a effectivement agi ainsi, et a étudié et prié avec l’énergie retirée de cet aliment,
Là encore, si l’aliment consommé avait été permis, et si l’énergie fournie par la nourriture absorbée avait été effectivement utilisée pour l’étude et la prière, elle aurait été élevée vers la sainteté. Mais dès lors que l’aliment était interdit,
אין החיות שבה עולה ומתלבשת בתיבות התורה והתפלה כמו ההיתר
la vitalité contenue en lui ne s’élève pas et ne se revêt pas des mots de la Thora étudiés et de la prière prononcée avec l’énergie de la nourriture absorbée, comme elle l’aurait fait dans le cas des aliments autorisés,
מפני איסורה בידי הסטרא אחרא משלש קליפות הטמאות
du fait de sa détention dans les « mains » de la sitra a’hara, des trois klipot impures qui empêchent l’élévation de l’énergie contenue dans la nourriture interdite.
ואפילו הוא איסור דרבנן שחמורים דברי סופרים יותר מדברי תורה כו’
Cela est vrai même si l’aliment est seulement interdit par ordre rabbinique, car « les [interdits] prononcés par les Sages sont plus sévères que les [interdits] de la Thora… »
ולכן גם היצר הרע וכח המתאוה לדברים האסורים הוא שד משדין נוכראין שהוא יצר הרע של אומות העולם שנפשותיהם משלש קליפות הטמאות
C’est pourquoi le yétser hara (le mauvais penchant) et l’appétit pour les choses interdites font également partie des « mauvais esprits non juifs ». C’est le yétser hara des nations du monde, dont les âmes dérivent des trois klipot impures.
D’où leur appétit pour les choses interdites, qui dérivent, elles aussi, des trois klipot impures.
מה שאין כן היצר הרע וכח המתאוה לדברים המותרים למלאת תאותו הוא שד משדין יהודאין לפי שיכול לחזור לקדושה כדלעיל.
Tandis que le mauvais penchant et l’appétit pour les choses autorisées, même quand la seule motivation est de satisfaire son désir, cas où, comme il a déjà été expliqué, la vitalité de la chose permise se trouve intégrée au mal absolu des trois klipot impures ; en dépit de cela, ce mauvais penchant et cet appétit font partie des « mauvais esprits juifs », car elle (la vitalité de la chose permise) peut regagner la sainteté, comme il a été expliqué précédemment.
Dès lors que l’aliment est autorisé, il peut être élevé vers la sainteté (quand est opéré un retour à l’étude de la Thora et au service de D.ieu), même s’il n’a d’abord été consommé que pour la satisfaction d’un désir matériel. Cependant, le yétser hara et l’appétit pour les choses interdites sont fondamentalement « non juifs », c’est-à-dire essentiellement étrangers au caractère du juif. Il est expliqué par ailleurs que ce dernier acquiert ce yétser hara « étranger » par la recherche des plaisirs autorisés. La consommation de ces plaisirs lui fait prendre goût à la matérialité. Au point qu’il en vient à éprouver également un désir pour les choses interdites, désir complètement étranger à sa nature.
אך מכל מקום קודם שחזר לקדושה הוא סטרא אחרא וקליפה
Bien que la vitalité des aliments permis consommés pour satisfaire un désir matériel regagne la sainteté par le repentir, néanmoins, avant qu’elle ne regagne la sainteté, elle est sitra a’hara et klipa,
וגם אחר כך הרשימו ממנו נשאר דבוק בגוף
et même après, après le repentir et l’élévation de la vitalité contenue dans l’aliment vers la sainteté, une trace reste attachée au corps,
להיות כי מכל מאכל ומשקה נעשה תיכף דם ובשר מבשרו
parce que chaque aliment et chaque boisson [consommés] deviennent immédiatement du sang et de la chair de sa chair.
Dans la mesure où l’aliment devenu sa chair et son sang a été affecté négativement au moment de sa consommation par l’intention de satisfaire un désir matériel, une trace de klipa demeure en son corps, même après le repentir.
ולכן צריך הגוף לחיבוט הקבר לנקותו ולטהרו מטומאתו שקיבל בהנאת עולם הזה ותענוגיו מטומאת קליפת נוגה ושדין יהודאין
Aussi le corps doit-il subir le « Purgatoire de la Tombe » (une punition spécifique au corps) pour le nettoyer et le purifier de l’impureté reçue en tirant plaisir de ce monde et de ses délices provenant de l’impureté de la klipat noga et des « mauvais esprits juifs » (le « yétser hara juif » qui désire les choses permises),
אלא אם כן מי שלא נהנה מעולם הזה כל ימיו
à moins qu’il n’ait tiré aucun profit de ce monde, toute sa vie durant, (soit qu’il n’a jamais eu de profit, soit que son profit n’était pas « de ce monde », car tous ses actes avaient pour seule finalité les mitsvot et la sainteté),
כרבינו הקדוש.
comme Rabénou Hakadosh. (Rabbi Juda le Prince, qui déclara lors de son décès n’avoir jamais profité de ce monde, même de son « petit doigt »).
Celui qui n’a pas tiré plaisir de ce monde matériel n’a pas besoin du « Purgatoire de la Tombe ». Quant à celui qui n’a pas atteint un tel niveau, il doit subir ce châtiment afin de purifier son corps de l’impureté reçue des plaisirs matériels dont il a éprouvé la jouissance. Rabbi Chnéour Zalman va maintenant étudier le processus nécessaire pour rectifier l’effet des paroles autorisées mais qui ne sont pas prononcées à une fin divine.
ועל דברים בטלים בהיתר כגון עם הארץ שאינו יכול ללמוד
Quant aux paroles vaines et, dans les conditions où elles sont exprimées, permises, comme dans le cas d’un ignorant qui ne peut pas étudier,
Celui qui est capable d’étudier la Thora est constamment obligé d’accomplir son devoir ; le vain bavardage lui est donc interdit. Pour un ignorant, les discussions futiles peuvent être autorisées. Néanmoins,
צריך לטהר נפשו מטומאה זו דקליפה זו על ידי גלגולה בכף הקלע כמו שכתוב בזהר פרשת בשלח דף נ”ט
son âme doit être purifiée de l’impureté de cette klipa par [la punition du] « Creux de la Fonde » comme l’explique le Zohar, Sect. Bechala’h p. 59.
Le Talmud décrit cette punition de la façon suivante : l’âme est jetée « d’un bout à l’autre du monde » ou « de la Terre d’Israël vers les autres terres ». Cela signifie que l’âme est projetée d’un extrême à l’autre. On l’amène tout d’abord à contempler la vérité et la valeur de la sainteté, puis on lui remémore les pensées et les conversations qu’elle a eues en ce monde, épreuve très douloureuse pour elle.
אבל לדיבורים אסורים כמו ליצנות ולשון הרע וכיוצא בהם שהן משלש קליפות הטמאות לגמרי
Mais pour les paroles interdites, telles que la raillerie, la médisance, et ce qui est similaire, qui proviennent des trois klipot totalement impures,
אין כף הקלע (לבדו) מועיל לטהר ולהעביר טומאתו מהנפש
le « Creux de la Fronde » ne suffit pas (à lui seul) pour nettoyer et supprimer l’impureté de l’âme,
רק צריכה לירד לגיהנם.
mais elle (l’âme) doit descendre dans le Guéhinom (le Purgatoire, châtiment plus sévère, et donc en mesure de la purifier).
וכן מי שאפשר לו לעסוק בתורה ועוסק בדברים בטלים
Et de même, pour qui a la possibilité d’étudier la Thora et vaque à des conversations futiles,
אין כף הקלע לבדו מועיל לנפשו למרקה ולזככה
le seul « Creux de la Fronde » n’est pas en mesure de nettoyer et d’épurer son âme,
רק עונשים חמורים שמענישים על ביטול תורה
mais elle doit subir de sévères châtiments spécifiques à la négligence de la Thora,
בפרטות מלבד עונש הכללי לכל ביטול מצות עשה מחמת עצלות בגיהנם של שלג כמבואר במקום אחר
outre le châtiment général pour toute négligence d’un commandement positif par indolence, qui est « le Guéhinom de Neige » comme il est expliqué ailleurs.
Le Purgatoire (Guéhinom), où l’âme est purifiée de la « souillure » de la faute pour être à même d’entrer au Jardin d’Eden et se délecter du rayonnement divin, est un châtiment « mesure pour mesure », c’est-à-dire un châtiment qui correspond à la nature de la faute. Ainsi, les fautes engendrées par la passion ou le désir sont effacées dans le Guéhinom de « feu », alors que les fautes dues à l’indolence et à la froideur sont effacées dans le Guéhinom de « neige ». Outre ce châtiment, commun à la négligence de tout commandement positif, il existe un châtiment particulier pour la négligence de la Thora.
וכן העוסק בחכמות אומות העולם בכלל דברים בטלים יחשב לענין עון ביטול תורה כמו שכתוב בהלכות תלמוד תורה
Et de même, le fait de s’occuper à l’étude des sagesses des nations du monde est également compris dans la catégorie des paroles futiles au regard de la faute de la négligence de la Thora engendrée par une telle étude, comme il est expliqué dans les lois sur l’étude de la Thora.
ועוד זאת יתרה טומאתה של חכמת האומות על טומאת דברים בטלים
De plus, l’impureté des sagesses des nations est plus grande que celle du vain bavardage,
שאינו מלביש ומטמא רק המדות מיסוד הרוח הקדוש שבנפשו האלקית
car dans ce dernier, seules les facultés émotionnelles, [qui émanent] du saint élément d’air de son âme divine, sont revêtues et souillées
בטומאת קליפת נוגה שבדברים בטלים הבאים מיסוד הרוח הרע שבקליפה זו בנפשו הבהמית כדלעיל
dans l’impureté de la klipat noga contenue dans les paroles futiles, dérivées du mauvais élément d’air de cette klipa en son âme animale, comme il a été expliqué plus haut.
L’âme divine et l’âme animale sont toutes deux composées de quatre « éléments » spirituels : le feu, l’air, l’eau et la terre. Les sentiments tels que l’amour et la crainte, exprimés dans le bavardage futile, émanent de l’élément d’air. Ainsi, le vain bavardage souille-t-il les attributs émotionnels de l’âme divine, qui émanent du saint élément d’air en les mettant au service de l’élément d’air de l’âme animale, c’est-à-dire ses facultés émotionnelles, issues de la klipat noga.
ולא בחינות חב”ד שבנפשו מאחר שהם דברי שטות ובורות
Mais les paroles futiles ne souillent pas les facultés de ‘HaBaD (les facultés intellectuelles) de son âme, étant donné que [ces paroles] ne sont que sottise et vulgarité,
שגם השוטים ועמי הארץ יכולים לדבר כן.
puisque même les sots et les ignorants peuvent s’exprimer ainsi.
Ces paroles étant dénuées de sagesse, l’intellect n’en est pas affecté.
מה שאין כן בחכמת האומות הוא מלביש ומטמא בחינות חב”ד שבנפשו האלקית בטומאת קליפת נוגה שבחכמות אלו
En revanche, par [l’étude des] sagesses des nations, [l’homme] revêt et souille les facultés divines de ‘HaBaD de son âme divine avec l’impureté de la klipat noga contenue dans ces sagesses,
שנפלו שמה בשבירת הכלים מבחינת אחוריים של חכמה דקדושה כידוע ליודעי ח”ן
où elles (les sagesses des nations) chutèrent du fait de la « brisure des réceptacles », depuis le a’horaïm [« l’aspect arrière »] de la ‘Hokhma de la Sainteté, comme le savent les familiers de la Sagesse Esotérique.
Les sagesses des nations entachent donc les facultés intellectuelles de l’âme divine et sont de ce fait plus préjudiciables que les paroles futiles qui n’affectent que les facultés émotionnelles.
אלא אם כן עושה אותן קרדום לחתוך בה דהיינו כדי להתפרנס מהן בריוח לעבוד ה’
A moins qu’il n’en fasse une « hache pour couper », c’est-à-dire qu’il s’en serve comme d’un moyen pour gagner sa vie largement afin de servir D.ieu,
או שיודע להשתמש בהן לעבודת ה’ או לתורתו
ou à moins qu’il ne sache comment les employer (les sagesses) pour le service de D.ieu ou Sa Thora ; par exemple, utiliser les mathématiques pour mieux comprendre les lois de la sanctification du nouveau mois.
וזהו טעמו של הרמב”ם ורמב”ן ז”ל וסיעתן שעסקו בהן.
C’est là la raison pour laquelle Maïmonide et Na’hmanide, de mémoire bénie, ainsi que leurs pairs, s’y employèrent (dans l’étude des sagesses – parce qu’ils savaient comment en faire usage dans le service de D.ieu et la Thora).
On a vu, au début de ce chapitre, qu’une chose interdite, même par ordre rabbinique, demeure liée aux trois klipot complètement impures, et ne peut être élevée vers la sainteté. Cela même si elle est consommée inconsciemment et à une fin divine (c’est-à-dire afin d’avoir la force nécessaire pour étudier et prier). On peut à ce propos relater l’anecdote suivante : un ‘hassid vint un jour chez Rabbi Chnéour Zalman se plaindre que son gendre était parfois en proie à des doutes quant à sa foi juive. Le Rabbi répondit que ce gendre avait une fois consommé du lait trait par un non juif et sans la surveillance d’un juif. Bien qu’il en fût inconscient et que l’interdit relatif à semblable lait ne soit que d’ordre rabbinique, sa foi en fut affectée, le doute put s’y instiller. Rabbi Chnéour Zalman expliqua au ‘hassid comment y remédier et le gendre guérit ainsi de sa maladie spirituelle.
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